Biodiversité au jardin


La photo du moment ...  au Jardin !

Une espèce qui pourrait ne pas tenir sa place au jardin...

 Radis colorés... saveurs assurées !

 Araignée abreuvée... semis bien protégés !


Le Flambé, un hôte de nos vergers

 Saule cendré & Prunier en fleurs : une aubaine pour les abeilles !

 Hiver passé, coccinelles réveillées !

 Gîte à Perce-oreilles

Minuscule Troglodyte mignon dans sa cage de Sureau

Des goûts & des couleurs...

Abeille & phacélie : deux alliés du jardin

Tableau fleuri & Ancolies

Première pâquerette accompagnée d'une musicienne

Les Crocus annonceraient-ils le printemps ?

Bouvreuil pivoine, ou le petit plaisir visuel du jardinier en hiver

Petite gelée sur torsade d'osier

Turricules de vers de terre : un complexe argilo-humique idéal pour nos plantes cultivées.

Les champignonssymboles de l'activité biologique des sols !

L'Apier, le Bono et les mouches à miel !

Rossignol sur Apier

Un jardin-refuge de la biodiversité



Cette rubrique présente, en quelques clichés, la faune et la flore que l’on peut rencontrer dans le jardin, leurs rôles, et aborde ce que leur présence peut nous apporter, ainsi que des exemples d'aménagements concrets pour les attirer, les observer et ainsi les protéger.


Les insectes pollinisateurs

Pour commencer, voici une photo (déjà paru sur ce blog) mais représentative de la vie au jardin :  les insectes pollinisateurs !

J'aurais également pu dire les vers de terre mais c'est beaucoup moins photogénique je trouve !

En effet, point d'arbres, de fleurs ou de fruits sans le laborieux travail des abeilles, des guêpes et de tous les autres... des millions en fait, qui agissent discrètement dans le sol, dans l'eau ou l'air.

Voici donc deux filles de l'air : une guêpe sociale et une abeille solitaire au milieu d'un parterre de bourrache.

Tous les insectes et autres petites bêtes de nos sols, herbes folles ou tas de bois (même ceux que l'on apprécie pas !) sont utiles et jouent un rôle dans notre environnement.



Une zone de fleurs mellifères dans le jardin permet d'attirer des insectes pollinisateurs qui visitent les fleurs et assurent, selon les fenêtres météo, une bonne fructification des arbres fruitiers et des plantes du potager pour ne citer qu'eux.
Ces zones sont composées de fleurs sauvages (bleuets, coquelicots, bourraches...) et de fleurs d'ornements (cosmos, soucis...), de graminées et d'une flore spontanée (carottes sauvages, séneçons...) qui varient bien-sûr en fonction des climats, des types de sols, etc...


Bourrache et souci : deux fleurs à récolter pour les tisanes

 
Jachère colorée


Pollen ou nectar pour tout le monde !

Ancolies, graminées, framboisiers, joubarde, mur en pierres, érable... le grand bazars en symbiose !

Coquelicots & lins

Jachère mellifère

Prairie fleurie d'ombellifères et autres fleurs composées

Prairie à pissenlits

Le bleuet, la phacélie et le coquelicot : un trio gagnant pour insectes

Au fil des saisons, les couleurs changent, certaines plantes s'épanouissent et d'autres meurent, laissant leurs graines momentanément suspendus à des tiges presque sèches. Elles finiront par tomber et germeront peut-être l'année suivante si les oiseaux et autres petits granivores daignent en laisser.

Vive les jachères fleuries !


Les indispensables pollinisateurs en question...

 Bourdon des champs (Bombus pascuorum)

 Syrphe (Syrphus ribesii)

Abeille à miel (Apis mellifera)


Retrouvez tous ces indispensables du jardin dans la rubrique
"Insectes & cie".


Des murs en pierres sèches

Il est dommage de voir des pierres de taille abandonnées en tas, pourquoi ne pas les mettre en valeur et en faire un joli muret ?

Hormis le fait qu'il apportera au jardin une touche esthétique, il sera le refuge du lézard vert, du lézard des murailles ou de l'orvet qui ont un régime insectivore permettant de réguler les populations d'invertébrés du jardin. D'autres espèces pourront aussi probablement s'y cacher... et être observées.


Orvet

Mâle de lézard vert

Avec le temps, le mur servira de support à des plantes adaptées à l’aridité, comme les Sédums, certaines mousses et des lichens.

 Toutes les espèces de sedum s'adaptent bien aux rocailles...


La Joubarde, ce petit "artichaut" des murets agrémente joliment les joins dans lesquels un peu de terre leur permet de survivre.

Des murets... Pour décorer !


Des murets... Pour entourrer !


Des zones d'herbes folles 
On appelle "herbes folles" la flore spontanée qui poussent naturellement dans le jardin. Selon la situation, l'histoire et la nature du sol, ces herbes ne forment pas les mêmes cortèges floristiques. La zone d'herbes folles constitue un réservoir d’auxiliaires (insectes, oiseaux, mammifères...) précieux au jardinier. Certes elle abrite également les "indésirables" (limaces, limaçons...) mais ces dernières vivent aussi au milieu de nombreux prédateurs (carabes, merle, musaraigne...).


Facile à entretenir, on la fauche une fois par an (en octobre par exemple) afin de permettre aux insectes et végétaux d'avoir un cycle complet (croissance et maturité) et d'assurer leur présence l'année suivante.
Elle permet, lorsque le jardin est grand, de couvrir de bonnes surfaces réduisant ainsi le temps et l’énergie dépensée à son entretien.
Conseil du jardinier : extraire les herbes fauchées et les mettre sur un compost (si possible, spécial "herbes en graines". Au risque de voir apparaître, si votre compost ne monte pas en température et si vous l'épandez au potager, tout un tas d'herbes indésirables !).


Une mare (sans poissons !)
Les poissons étant présents dans tous les autres écosystèmes aquatiques, ils ne sont pas indispensables  dans une mare (sauf peut-être l'épinoche) et empêchent la survie de beaucoup d'insectes et d'invertébrés dont ils sont prédateurs. De plus, leur circulation trouble en permanence l'eau normalement limpide de ce biotope fragile.


La mare est une pièce importante du puzzle de la biodiversité au jardin. Elle est le refuge des batraciens (grenouilles, crapauds, tritons, salamandres), des insectes aquatiques (libellules, coléoptères, punaises...) et de bien d'autres espèces encore ! Sa création demande certes un peu d'investissement (physique et/ou financier) mais vous assure une scène de vie permanente : les toilettes de piafs, la virevolte des libellules, le chant des grenouilles, l'abreuvoir de toute la petite faune sauvage... 
La mare permet aussi l'épanouissement d'une grande variété de plantes aquatiques filtrantes et nécessaires au bon fonctionnent du bassin : myriophylles, nénuphars, potamots, joncs, massettes, phragmites... cachent et nourrissent à merveille, les petits habitants de la zone humide.

Étourneau et moineaux domestiques

 Libellule déprimée (Libellula depressa)

Vol en tandem de Sympetrum

 Émergence d'Aeshnidae aux abords de la mare

 Couleuvre à collier

Rainette

 L'Agrion délicat (Ceriagrion tenellum)

Triton commun

Femelle de Triton crêté 
La larve d'Hydrophile est assurément bien outillée pour sortir les corps mous de ses proies : les mollusques d'eau (Limnées, Planorbes, Physes...)

La Notonecte est une punaise aquatique, redoutable pour capturer les insectes tombés à l'eau.

La Ranâtre, une autre punaise aquatique, prédatant une larve de dytique.

Les vieilles souches et bois flottés disposés autour de la mare sont des perchoirs utiles pour la petite faune (hérissons, passereaux, grenouilles, libellules...) et rendent facile l'observation de ces espèces.

Abeilles à miel, de corvée d'eau

A proximité de la mare, des cairns sont de parfaits perchoirs...

... pour le Pouillot véloce


Des nichoirs pour les oiseaux


Les Mésanges bleues, Mésanges charbonnières, Moineaux domestiques, Rougequeues noirs, Rougequeues à front blanc, Rougegorges ou étourneaux utilisent assez facilement les nichoirs sous conditions qu'ils respectent quelques règles (taille et forme de l'ouverture, orientation et hauteur de la pose, choix des matériaux et produits de conservation...).
D'autres espèces, peut-être plus rares, comme les chouettes hulottes, effraies ou chevêches, les huppes, les torcols et autres friquets, sont plus délicates à attirer, leur présence dépend surtout de la qualité de l'environnement (maillage bocager, vieilles forêts, vergers, corridors boisés, abondance de proies, pollution minime...).

Femelle de Rougequeue à front blanc et sa chenille pleine de protéines

Visite de mésange bleue

 Jeune fratrie de moineaux domestiques

 Nourrissage maternel

 Femelle de moineau domestique et sa bouillie de sauterelle

Moineau friquet gîté dans son mur

Chouette effraie à l'affût dans une grange encore accessible...

La Chouette hulotte est aussi un auxiliaire des cultures utile pour réguler les populations de rongeurs.

Mésange charbonnière, opportuniste, dans un nichoir destiné aux grimpereaux.

Mésange bleue dans son nichoir prédestiné.



L' Hôtel à insectes

On parle souvent des abeilles à miel pour évoquer la pollinisation mais nombreuses sont aussi les espèces d'abeilles solitaires qui contribuent largement à la bonne fécondation des fleurs. On leur doit la présence d'une grande partie des arbres, arbustes et fleurs sauvages spontanées de notre territoire. Beaucoup d'abeilles tendent à disparaître et il est de notre devoir de sauvegarder ces espèces afin qu'elles continuent de jouer leurs rôles dans notre environnement. Il est donc vivement recommandé d'installer au jardin (dans la mesure du possible !) des gîtes : fagots de tiges creuses (canne, bambou, "roseaux"...) et de tiges à moelle (ronces, joncs, sureau noir...), des morceaux de bois (bûches, blocs de bois...) percés de différents diamètres, des bûchettes fendues, des petites boites en bois, de l'herbe sèche, de l'écorce... et une bonne dose d'imagination pour assembler judicieusement tout cela !
L’hôtel à insectes attire également par conséquence tout un cortège de parasites et de prédateurs qui rentrent à leur tour dans un réseau trophique et ce, pour la bonne santé du jardin.

 Exemple de petite ruche à abeilles solitaires

 Abeille charpentière (Xylocopa violacea) à la recherche d'un gîte





La Guêpe coucou (Chrysis ignita) cherche à parasiter un nid d'abeille solitaire

 Ces coléoptères ont trouvé refuge dans une boite fabriquée avec de vieilles planches

 Abeille solitaire du genre Osmie finissant d'operculer son nid avec un bouchon de terre

 Guêpe maçonne (Ancistrocerus antilope) cloisonnant son nid avec de la boue malaxée

 Le Cardinal (Pyrochroa coccinea), comme d'autres insectes xylophages, apprécie le bois mort placé dans l'hôtel

 Cette Guêpe parasite (Ichneumon) cherche à travers le bois, des larves dans lesquelles elle pourra pondre. Sur la photo, elle-même semble parasitée par une autre bestiole...

Trio et accouplement d'Osmie rousse (Osmia rufa)

 Cette larve de coléoptère peut à sa guise miner comme bon lui semble la bûche laissée à cet effet

Dipogon variegatum capture des araignées et les enferme dans une cavité du bois une fois la ponte effectuée

 Les noctuelles cherchent des écorces pour se confondre durant la journée

 Ce Cleride (Pseudoclerops mutillarius) arpente l'hôtel à la recherche d'insectes ou de pollen

Ce couple de Spyga clavicornis utilisent de toutes petites cavités pour pondre



 La moindre fente peut accueillir un Thysanoure




 Hôtel à insectes... version observatoire !

Tous les petits tubes transparents peuvent faire office de nurserie. Ici, on observe la larve posé dans son tas de pollen et cloisonnée dans son tube d'échantillon de parfum.

 Cette espèce a remplacé le pollen par des chenilles qu'elle laisse comme nourriture à sa larve dans des compartiments cloisonnés par des bouchons de terre.

Les réserves de pollen permettent à la larve d'abeille de se développer en toute sérénité, parfois des mélanges sont effectués.


Cette Osmie rousse vient de sortir de sa cavité après quelques mois de croissance dans l'obscurité de son trou.

Cette petite araignée a trouvé sa demeure... ou sa proie

Dés fois, dans certains talus sableux, une colonie d'Abeilles des sables s'installe spontanément dans le sol.
Un rare privilège pour celui qui apprécie à sa juste valeur la présence de ces abeilles rares et précieuses...


Les autres petits gîtes...

Gîtes à forficules (perce-oreilles)

 Le compost

 Une petite caisse retournée

 Le puits

 Le tas de bois







Le tas de branche

Une Ruche au jardin


C'est un bonheur de posséder une ruche au fond du jardin ! Quel plaisir de voir au quotidien, les pattes chargées de pollen, les vas-et-viens incessants, de cette communauté d'insectes efficaces. Quelle satisfaction de déguster son "propre" miel !....
... enfin je veux dire, le précieux miel que les abeilles ont minutieusement et laborieusement emmagasiné durant toute la saison des fleurs, pour leurs propres réserves et que l'apiculteur a délicatement extirpé, jugeant bon de leur en laisser quand même une partie pour passer l'hiver...

C'est toute l’ambiguïté de cette relation étroite entre l'homme et l'abeille, une longue histoire de partage (ou de pillage ! selon l'abeille) où les Hommes ont su tirer les bénéfices des produits de la ruche : cire, propolis, gelée royale, pollen et bien-sûr piqûres...

Malgré les alertes répétées des apiculteurs, les populations d'abeilles continuent à être menacées par bon nombre d'ennemis (parasites, prédateurs, pollutions, destructions des habitats fleuris...) et pourraient bientôt cesser toute activité pollinisatrice tant les problèmes aujourd'hui se superposent. Il parait urgent de s'impliquer et d'agir pour leur préservation.
L'installation de ruches dans nos jardins spacieux pourrait-il, si le soin porté aux abeilles était sérieux, contribuer à enrayer le phénomène d'effondrement dont elles sont maintenant victimes ? J'en doutes...
Avoir une ruche chez soi est avant tout un plaisir personnel. Mais beaucoup de jardins pourraient en effet devenir le refuge d'abeilles ! C'est un monde fascinant qui vaut le coup qu'on n'y porte notre intérêt.

La conduite d'abeilles nécessite quelques règles et précautions qu'il est important de respecter avant de les voir évoluer dans un jardin : matériel, réglementation, biologie de l'abeille, environnement, soins sanitaires... Beaucoup de choses sont à prévoir et l'idée d'une ruche délaissée dans un coin d'herbe, capable de se débrouiller seule est à proscrire !
L'Apis mellifera demande des connaissances et une attention particulière mais leur "générosité trophallaxique" saura récompenser un jour les efforts de "l'Happy-culteur"       ...ou pas !

"Apier" - Ruche en paille de seigle dans sa cavité en pierres


 Rucher orienté vers l'Est

Ruches anciennes, rénovées

Ruches Warré

A l'arrière des ruches Warré, un petit observatoire...



Un sol vivant au potager... et ailleurs !

On appelle "sol vivant" les sols couverts en permanence sur la surface par différentes matières organiques et/ou certaines plantes structurantes (les légumineuses par exemple) pour lesquels le travail du sol est laissé à de véritables spécialistes : la faune de l'ombre. Ces sols dits "vivants" s'opposent volontiers au sol nu, sous entendu "mort" (ou en voie de le devenir) que l'on peut voir un peu partout autour de nous, avec ces parcelles de terre à nue, grattées, retournées, labourées, traitées... maltraitées !
L'idée s'inspire d'un milieu parfait, productif, ne nécessitant pas ou peu l'intervention de l'homme : la forêt. En effet, son sol est couvert en permanence par des feuilles, des brindilles, du bois, des excréments... il fait pousser des végétaux géants, et ne demande aucun travail du sol.

Appliqué au potager, le principe est de laisser à la surface du sol, des feuilles mortes, de la paille, de l'herbe, du compost, du bois raméal fragmenté (BRF)... afin de fournir de la nourriture à tout un cortège de minuscules êtres vivants qui agissent discrètement mais précieusement à différents étages de notre sol.
Les microbes et les bactéries commencent leur travail de décomposition de la matière organique, les champignons, sous de nombreuses formes, font de même, puis arrivent de nombreux invertébrés du sol qui viennent travailler également à cette décomposition et à la prédation des uns et des autres. Ils appartiennent à tous les groupes : insectes (carabes), crustacés (cloportes), arachnides (araignées, acariens), myriapodes (mille-pattes), mollusques, vers, collemboles, protoures, thysanoures, nématodes.
Tout ce petit monde à sa mission : certains en surface dans la litière, d'autres autour des racines, et d'autres encore en profondeur... mais tous se chargent collectivement d'améliorer la structure du sol, de le fertiliser, de l'aérer... en un mot : de lui donner de l'activité biologique, car le sol est bel et bien un organe vivant qu'il faut couvrir et nourrir.

Cette activité biologique permet à nos plantes une bonne croissance, leur assure une bonne santé et de bonnes qualités nutritives, elles sont aussi plus résistantes aux parasites, maladies et stress (hydriques notamment). L'activité biologique ainsi stimulée par la biodiversité présente dans le sol permet également de fortement diminuer les arrosages et le travail du sol, coûteux en temps et en énergie. Elle assure une bonne production végétale, une baisse des charges (liées à la mécanisation) et une aggradation du sol, ce qui signifie que le sol améliore ses "performances" à plus ou moins long terme. Chose qui n'est pas le cas pour les sols retournés et labourés qui eux, sont assurés à terme de ne plus produirent. C'est d'ailleurs déjà le cas puisque beaucoup de sols "nécessitent" des traitements chimiques pour maintenir des plantes cultivées "qui ne demandent qu'à mourir"! Et pour cause, l'organe vivant dans lequel ces plantes plongent leurs racines est vide de vie, pas de champignons, peu de vers de terre ! Vient en plus, souvent, se rajouter des doses de chaux, de pesticides, et d’engrais en tout genre qui viennent finir un "travail" mortifère.
Retourner le sol est bel et bien un acte de destruction. Il casse des relations complexes et des chaines alimentaires de millions d'organismes vivant en interaction. Il fait par conséquent remonter des graines de "mauvaises herbes" qui germeront et tenteront de pousser pour "réparer" cette destruction. Ces adventices, cette flore spontanée, pourrait également être nommée "flore réparatrice" puisqu'elles préparent le sol et font partie d'une très longue succession végétale qui aboutira, si total abandon du terrain il y a, au stade ultime de la forêt.

Même si cette logique de "travail de la terre" est une notion bien encrée dans notre culture, notre mémoire collective ou notre expérience personnelle, le contexte environnemental, économique et social nous impose aujourd'hui de revoir nos pratiques en matière de culture... et d'agriculture. Il nous faut passer d'une agriculture énergivore à une agriculture durable, d'une Agronomie mécanisée à une Agrologie de la biodiversité.
Et cela commence à notre échelle, au potager !

Sol couvert par du compost, des feuilles mortes et du BRF

Sous cette litière se trouve toute une biodiversité qui agit dans l'ombre et améliore la structure du sol


Dans ce potager pédagogique divisé, quatre façons de cultiver !
Le premier (au centre) est couvert toute l'année mais il est travaillé à la grelinette et à la griffe au printemps.
Le deuxième (en haut à droite) est couvert toute l'année mais n'est jamais travaillé. Le sol semble un peu tassé (ceci est une interprétation purement anthropique !) (car) mais les plantes n'ont pas l'air de s'en plaindre !
Le troisième (en bas à gauche) est largement travaillé à la grelinette et n'est paillé qu'avec de la tonte.
Le quatrième (en bas à droite) est travaillé à l'ancienne : retournement du sol à la bêche ! Il n'y a pas grand chose qu'à pousser si ce n'est des "mauvaises herbes" !
Le tout jamais arrosé.

Le premier signe visible d'une activité biologique dans le sol se traduit par la présence de champignons.

De nombreuses espèces peuvent alors émaner du sol... certaines pour décomposer les différentes matières organiques et d'autres pour mycorhizer les racines des plantes.

Dans ce potager expérimental, différentes couches de matières organiques sont testées :
Première bande (à gauche) : la litière est composée de feuilles mortes et d'un saupoudrage de BRF.
Deuxième bande : compost, feuilles mortes et BRF.
Troisième bande :  compost et 10 cm de BRF
Quatrième bande : 20 cm de foin
Entre les bandes, les allées sont paillées avec 20 cm de broyat de feuillus principalement (faible pourcentage de résineux).

Malgré les fortes chaleurs, ces bandes de sols vivants ont permis au maïs et aux cucurbitacées de pousser sans apports d'eau autres que les rares pluies précipitées.

Sur un sol nu et retourné, les pluies lessivent les éléments nutritifs et tassent le sol, en période de sécheresse, l'eau s'est évaporée et le sol se crevasse. Les plantes cultivées souffrent alors de stress et poussent mal, ce qui les rend plus fragiles et sensibles aux maladies et parasites.

Betterave sur sol nu et retourné, sans arrosage.

Betterave sur sol vivant, sans arrosage, à la même période.

Cette précieuse litière limite l'évaporation et la levée d'herbes indésirables. La rotation des cultures et les associations de plantes sont certainement des pistes à expérimenter chez soi si l'on souhaite améliorer la qualité de ses fruits et légumes.

Poireaux sur sol vivant, sans arrosage

Semis de blé d'hiver, sous couverture.

Semis de sarrasin, sous couverture.

Sur ce sol limoneux-sableux, retourné, un semis de mâche a été effectué en septembre. Le but était d'obtenir des graines au printemps et d'utiliser cette salade comme couverture végétale durant tout l'hiver. Dés les premières chaleurs, la ligne de gauche (non couverte) se fissure et sèche alors que sur la ligne de droite, la terre reste humide et fertile (présence de turicules de vers de terre). Elle est prête à accueillir un nouveau semis... de radis par exemple.

Turicule de ver de terre, la preuve d'un travail de spécialiste

Tas de broyat à étendre sur les allées

Au sortir de l'hiver, les nouveaux tracés de ce caisson, n'ont pas perturbé les plantes déjà en place. Épinards  poireaux, oignons rocamboles, rhubarbe ont bénéficié d'un épais couvert de compost, de feuilles mortes et de BRF. Les allées couvertes de broyat permettent de ne pas tasser le sol et assure un désherbage occasionnel sans effort.


 Au printemps, avant toute plantation, un léger "travaille" du sol à la grelinette peut être intéressant pour le préparer au réchauffement... surtout sur des sols argileux.

 L'utilisation de compost permet sur des petites surfaces d'assurer ses semis. Une fois la levée réussie, les planches de cultures seront de nouveau couvertes avec un peu de tonte.




 Jeunes plants de pomme de terre sur paillis de broyat

 ...Quelques semaines plus tard...

 Ces champignons témoignent de la présence de mycélium dans le sol... C'est donc bon signe !

Une association très productive : maïs-haricot-courge,
Le maïs pousse en alternance avec les courges, il sert de tuteur au haricot qui fournit via des nodules racinaires de l'azote rapidement disponible pour le maïs.

 Poivron ayant poussé sans eau !

 épinard fraise au milieu des poireaux

 Potager productif... sans bêchage !

 En mélangeant, les légumes, les risques de maladies sont plus faibles...
A nous de trouver les bonnes associations !



Les Aromatiques

 Les petites fleurs de thym sont très appréciées des pollinisateurs...

Les précieuses alliées

La consoude est une indispensable au jardin car elle attire les abeilles avec ses petites clochettes mellifères.
Riche en potasse, elle rentre dans la composition des purins. Ses feuilles sont également excellentes pour faire des beignets en cuisine.

A venir... l'ortie bien-sûr ! mais aussi les trèfles, la phacélie, la moutarde, le mélilot...


Les arbres fruitiers

Pommier Reine des reinettes

A venir... cerisier, pêcher, prunier, cerisier, poirier, cognassier...



LandArt au jardin

  
Boule de Clématite

 Il est le symbole de l'activité biologique des sols !

 Hormis l'attrait que les abeilles ont pour eux,
les Saules se prêtent bien aux torsades des sculptures végétales.

Tous au LandArt !